C’était un de ces soirs glacials où je serais bien resté
chez moi. On m’attendait, j’étais en retard comme d’habitude. Puis je l’ai
croisé, il m’a sourit alors j’ai répondu ; je me suis retourné, il me
suivait. J’ai hésité, puis je suis passé de l’autre côté du trottoir. « Nous
ne nous connaissons pas ? » ai-je demandé, « Non » m’a-t-il
dit. Et je l’ai suivi, sans rien attendre. Nous nous sommes vus, plusieurs
fois, régulièrement, sans promesses dans son appartement spartiate avec comme
seule distraction un jeu de mikado avec lequel nous jouions avant de nous
endormir, avant qu’il enroule son corps autour du mien, qu’il me récupère dans
la nuit quand je m’échappais de son étreinte. Et je lui ai dit que je partais à
l’étranger pendant quelques temps, il a baissé la tête sans tristesse en me
disant : « tu vas m’oublier », j’ai souri pour ne pas montrer l’émotion
que cette petite phrase à fait monter en moi, je ne m’attendais pas à ça. C’est
lui qui a envoyé le premier texto « tu vois tu m’as oublié », chaque
message avait une réponse malgré la distance et un coût qu’il ne pouvait sans
doute pas se permettre. Quelques semaines plus tard, à peine sortie du taxi :
Lui : Je peux venir te voir, j’ai envie de te voir. J’ai
envie de te voir, je peux.
Moi : Oui tu peux, mais il faut que je me douche, l’appart
est en bordel
Lui : ça ce n’est pas grave, je viens
La porte s’ouvre et, sans dire un mot, il m’enlace…
tellement fort. Il a passé la nuit avec moi et ma culpabilité. Son corps
toujours en parfaite harmonie avec nos positions nocturnes ; à aucun moment
il n’a concédé à lâcher un seul centimètre de ma peau.
C’est étrange non ? Ces rencontres que l’on croit
sans lendemain, ces personnes qui ne révèlent rien de ce qu’elles ressentent…
et l’étonnement que génère leur attachement, de ressentir que l’on compte pour
elles plus que ce que l’on imaginait. Le pire est sans doute, de ne pas avoir
été attentif, d’avoir vécu les choses avec trop de légèreté et s’apercevoir
enfin, que ce sont de ces personnes dont on attend le moins qui nous apporte le
plus, avec une réelle sincérité dont on prend enfin honteusement conscience.
4 commentaires:
C'est beau, c'est fort, c'est bon. J'aime beaucoup.
c'est fort en émotions. j'aime. Contrairement au style d'écriture que j'adopte sur mon blog, le tien est vraiment lourd dans le sens positif du terme :) Amitiés Bloguiennes
Dorian Gay
Même si tu étais attentif si on veut rien montrer tu ne verras rien ;-)
Tu le vois encore ?
@ Olivier: merci beaucoup Olivier.
@ Dorian G.: Merci c'est très gentil.
@ Seb: ta réflexion n'est pas fausse et si je le vois encore, oui, de manière très amicale, ce qui est ce que nous avions de mieux à faire.
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