samedi 31 décembre 2022

Rétrospective 12/2022

Cette couleur étrange dans le ciel, cette atmosphère printanière ou digne d’une fin d'automne… rien n’est comme il devrait être… un soleil pourtant introuvable… une lune encore endormie… et cette fin d’année. Aucune surprise… je suis seul, ce soir, pour faire la transition entre 2022 et 2023. Mon Père disait toujours que “nous sommes toujours seuls". Je commence à comprendre. Je crois que l’année qui vient de s’écouler a été l’une des plus difficiles de ma vie… je l’ai traversée avec un sentiment de solitude jamais ressenti auparavant avec  cette impression de vivre jour et nuit, les dents serrées. Trop de choses, trop de gens, trop d’emmerdes à gérer. Je suis épuisé. L’avantage d’être “une machine” (c’est sans doute ce qui s’apparente le plus à ce que je suis) c’est d’être programmé pour mener à bien et finaliser des tâches dans un temps donné… OK… mission accomplie. D’un autre côté, mes relations amicales et sentimentales sont un échec cuisant, ce qui n’est pas surprenant. De toute manière, c’est du départ voué à l’échec car je pense avoir des attentes trop élevées et d’autre part, je ne réponds pas non plus à ce que les autres attendent de moi… donc l’affaire est vite réglée. Quand on me croise au niveau professionnel, en soirée ou inopinément… on me trouve de manière générale génial… Voilà… je devrais m’en tenir à ça. Pour tout dire, je finance même actuellement mon assurance obsèque et prévu un petit texte à lire sur l’Avé Maria de Caccini, c’est vous dire à quel niveau est le moral. Je ne sais pas être heureux, je ne sais pas comment rendre les autres heureux, je ne suis pas fait pour ça. J’ai fait des efforts, j’ai donné le meilleur de moi-même, j’y ai même cru… c’est pour vous dire ; mais rien à faire, je suis voué à toujours retourner à la case départ. Bon, voyons l’état des lieux : une liaison sentimentale sans avenir, une Mère dont il faut s’occuper, un travail sans saveur mais qui remplit le frigo, un mec un peu paumé mais avec quelques objectifs pour conserver des acquis finalement pas trop mal, une vie simple et modeste qui lui convient. Donc, pouvons-nous partir sur le postulat que l’on peut tout à fait vivre heureux seul et s’épanouir autrement qu’à deux ? Dire qu’à 16 ans je pensais que je rencontrerais le Prince Charmant et que je passerais ma vie entière avec lui, protégé, aimé et soutenu… p’tain de contes de fées… Arf… mierdass… j’en étais pourtant à deux doigts d’y arriver… Bon, après quelques notes sur un agenda tout neuf… je vais essayer d’arrêter, l’année prochaine de boire (dommage c’était une bonne compagnie) et de me recentrer. On est toujours seul mais pas forcément et pour autant malheureux. Cela ne va pas m’empêcher ce soir de picoler (j’ai déjà bien commencé), de me faire un p’tit réveillon… et demain est un autre jour, une autre année, un autre avenir… 

Bonne fin d’année, à l’année prochaine… et …


jeudi 15 décembre 2022

De mois en moi


C’est une impression tenace… celle d’être toujours en train de me battre. C’est en tout cas ce que je me dis, là, debout devant mon évier, badigeonnant quelques morceaux de dinde froide avec une moutarde au goût approximatif. Me battre et courir après les papiers, les gens, l’argent, pour moi, pour les uns et les autres. Ma vie dans tout ça est bien fade… ça ne change pas. Une histoire d’amour (?)  à la saveur aussi approximative que la moutarde sur feu la dinde. Les dernières slaves ont été lancées et j’ai reçu une charge qui me laisse entendre que l’année prochaine, je serai peut-être à l’aube de mes 50 ans, de nouveau célibataire. Il y aurait sans doute beaucoup à dire sur mes erreurs, mon manque d’expérience en “vie de couple”, mon caractère ; peut-être est-ce d’ailleurs cela qui fait que tout part en confettis au bout d’un moment ; pourtant je suis adepte de l’adage comme quoi “le mieux est l'ennemi du bien”, je mets en pratique, sans trop de résultat jusqu’à présent.  J’ai le cœur lourd, le vague à l’âme, je n’ai pas trop le moral (c’est un euphémisme bien entendu) et bizarrement, je supporte tout ça, comme si c’était un destin dont j’avais accepté l’architecture. Bientôt l’année va se clôturer ; encore, comme les précédentes dans l’incertitude. Une autre va commencer et quoi qu'il arrive, je devrai encore combler les fissures, adapter, me définir de nouveau dans cet environnement qui m’est hostile et, comme à mon habitude, me fixer des objectifs, non pour progresser mais pour ne pas sombrer. Demain, il faudra de nouveau sourire, “faire comme si…” tout allait bien, être rassurant, protecteur, efficace… être un “bon petit soldat”. Voilà pourquoi je n’ai pas peur de la mort… simplement parce que je ne tiens pas plus que ça à la vie. Je n’ai pas su en tirer profit, en faire quelque chose, j’ai l’impression de n’avoir servi à rien… ou du moins, à pas grand chose. Donc, voilà, ce soir en attendant que tu me rappelles, comme tu me l’avais promis et, comme je sais que tu ne le feras pas, comme à ton habitude, j’écris… ça fait du bien, ça soulage. Même si personne ne lit, je sais que c’est là et l’année prochaine, je reviendrai me lire avec cet espoir aussi tenace que l’impression de ce soir… que quelque chose aura changé, pour le mieux, que je me sentirai vivant, exister… Non, non, je ne suis pas dépressif, ni suicidaire, je suis juste réaliste. Il n’y a pas à s’en faire ou s’inquiéter. Je marche, je continue à marcher et marcherais tant que je n’aurai pas trouvé ce quelque chose ou ce quelqu’un  au bord de la route qui me dira : “Vas-y assieds-toi, reposes-toi… je suis là” et enfin trouver un apaisement, la tranquillité même si ce n’est que pour quelques instants. Heureusement, quelques verres de vin rendent les soirées plus supportables… ce n’est pas une solution, je le sais bien, mais qu’importe le flacon… pourvu qu’on est l’ivresse.

«Le commentaire sans argumentation, ça fait tourner le monde» - “Night Train” Nick Tosches

[+]La petite musique qui va bien avec Michael Kiwanuka - Cold Little Heart