Et peut-être que tout ça n’aura bientôt plus d’importance. L’entreprise tangue sérieusement. Une première vague de licenciements est prévue le 17 décembre (joyeux Noël, au passage), à peine deux semaines après une belle promesse qu’il n’y en aurait pas. Ironie suprême : il faut 21 pages pour pondre le PDF de l’organigramme du siège, mais évidemment, personne ne songe à tailler là-dedans, mutualiser des services, réduire la voilure au sommet ? Surtout pas, c’est toujours le terrain, ceux qui font tourner la boutique qui payent pour une gestion calamiteuse, comme si les gens étaient du consommable, des pièces détachées interchangeables.
samedi 4 octobre 2025
Abracadabrantesque
Encore faudrait-il avoir de la matière pour écrire. En ce moment, je n’en ai guère : je passe tout mon temps au boulot, et quand mes heures allouées à l’administratif ne suffisent pas, j’en ramène à la maison. Quand on se contente d’aligner des documents absurdes et remplir des classeurs toute la journée, il ne reste pas grand-chose à raconter le soir, en tout cas, sûrement pas de quoi alimenter un blog. Le reste du temps, je suis soit à la salle de sport, soit déjà couché à 20h30 avec un bon bouquin, puisque la télé ne diffuse plus que de la bouillie pour cerveaux fatigués.
Je m’étais laissé croire, avec ce mélange d’espoir et de lucidité qu’on traîne parfois, qu’une fois la paperasse triée, rangée, pliée, je finirais par récupérer un peu de temps libre. Boulimie de travail ou mauvaise habitude, allez savoir ?!? Mais je n’avais pas compté sur l’imagination débridée, la créativité délirante des petits scribes et autres bureaucrates nourris au tableau Excel, fanatiques collectionneurs de PowerPoint, de réunions aux ordres du jour redondants et inventeurs de formations dont même l’intitulé donne envie de dormir.
Le CSE ? Un théâtre d’ombres, une chambre d’écho consultative, donc inutile. Résultat : dès janvier, on nous servira des plannings intenables et, cerise sur le gâteau sec, l’obligation de mobilité sur des sites en difficulté voire en perdition. Ben oui, c’est marqué dans le contrat, “mobilité”, un mot magique qui permet de vous déplacer comme une pièce sur un échiquier ; pratique pour se laver les mains, non ?
À grande ou petite échelle, ce qui est désespérant et ce qui tue ce pays, c’est ce manque absolu de pragmatisme, de lucidité et d’anticipation. J’avoue en avoir ras-le-bol de la rhétorique arrogante de ces supérieurs persuadés de savoir mieux que tout le monde ; ces soit disant responsables qui sont persuadés mordicus de ce qu’il faut faire sans avoir jamais exercé le métier qu’ils prétendent diriger. Avant d’être un bon manager, il faudrait peut-être avoir été un bon employé. Mais ça, “ce n’est pas leur métier”. Leur vrai talent, c’est d’expliquer le travail à ceux qui le pratiquent depuis vingt ans, perchés dans leurs bureaux, devant leurs écrans, comme si la gravité de la situation ne les concernait pas ou plus. Peut-être faudrait-il un jour leur rappeler qu’aussi haut qu’ils s’imaginent être installés, ils ne sont jamais assis, exactement comme nous, que sur leur cul.
[+]La p’tite musique qui va bien avec… ⏯️ Hunter Hayes - “Invisible”
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1 commentaire:
Y a quand même des guillotines qui se perdent… Bon courage.
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