samedi 9 novembre 2024

Tu lis trop de livres

"Le fait d'exprimer l'absence de quantité par un nombre n'est pas une évidence en soi. [...] L'absence d'un objet ou d'un sujet s'exprime mieux par la phrase "il n'y en a pas" (ou plus). Les nombres demeurent une abstraction et le zéro ne dit ni l'absence ni le chagrin."



"Si on admet que par deux points on peut faire passer une droite et une seule, un jour je dessinerai celle-ci, de lui vers moi ou de moi vers lui."

Delphine De Vigan - "No et Moi"

[+]la musique qui va bien avec Charlie Jeer - "Her Eyes"

jeudi 31 octobre 2024

Hélène Planquelle ou Le Sexe et l’Effroi

“Le besoin sexuel est le plus violent de nos appétits : le désir de tous nos désirs.” - Arthur Schopenhauer


Cette jeune artiste autodidacte française développe sa recherche esthétique autour de la question du rapport à l’Autre. L’autre, c’est l’enfer, le frère, ou l’amant. C’est celui que l’on perçoit d’abord par le visage, toujours étranger, rappelle Emmanuel Levinas, philosophe que l’artiste affectionne. Point de catégorie ici néanmoins, puisque les images suggèrent une relation entre les êtres souvent ambiguë. Si le rapport à l’Autre est fondé sur une nécessaire différence, c’est en effet qu’il convoque une possible rivalité. Cela se sent dans ces couples enlacés, un homme et une femme généralement, auxquels il serait difficile d’attribuer telle ou telle partie du corps, autant qu’il semble impossible de définir la nature de l’intention, bonne ou mauvaise.



Ses œuvres introduisent le spectateur dans un monde où l’érotisme confine à la souffrance. Pour reprendre le titre d’un ouvrage de Pascal Quignard, c’est le sexe par l’effroi. Troublant est cet état indistinct où les personnages sont à la fois victimes et maîtres de leur désir. [...] De l’instinct à la pulsion et de la satisfaction à la jouissance, il n’y a qu’un pas. Rien d’étonnant ainsi à ce que l’artiste agence ses modèles en s’inspirant du shibari, pratique à la fois sadomasochiste et artistique du bondage japonais. Tout le paradoxe montré est celui d’un acte de chair qui se veut à la fois intime et théâtral, douloureux et poétique. C’est précisément dans la retraite privée que les pulsions se sacralisent avec une certaine théâtralité. Le sang bat dans les veines saillantes de ces jeunes gens en pâmoison, pris à l’instant acméique de leur flagrant délit. Les corps se tendent, se portent, s’enlacent, se tiennent. Ces corps, comme des bouches, parlent. D’où un rendu extrêmement chorégraphié dans un style proche de la figuration narrative et de l’illustration. Le cadre serré, focalisant l’attention sur une scène sans décor, rappelle que le regard est ici voyeur.

Hélène Planquelle développe également un travail de superposition des corps dans l’espace. Souvent, les membres se dédoublent, comme s’ils bugaient dans une jouissance convulsive. Les duos de personnages deviennent presque étrangers à eux-mêmes et d’autres larrons viennent s’immiscer dans les liaisons dangereuses. [...] Et, comme pour ajouter au doute qui plane sur la scène, plusieurs références bibliques parsèment les titres, [...] Where is your brother ? reprend l’épisode biblique du meurtre d’Abel par Caïn. Mais le frère, ici, incarne tout autant l’autre, l’amant ou la victime. Le corps succombe à l’appel de la chair et entraîne l’esprit dans sa chute. La concupiscence de la chair entre en résonance avec le crime insoutenable. Dans l’un, comme dans l’autre, ils disent : « c’était plus fort que moi ».

Elora Weill-Engerer / Boom!Bang!


[+] La musique va bien avec Teddy Swims - Bad Dreams

samedi 19 octobre 2024

Tu écoutes trop de musique

La chanson “I Need It” de Frank Ocean, sortie à l’origine dans “The Lonny Breaux Collection”, est vraiment tout pour moi, je peux l’écouter en boucle. Elle me parle musicalement et les paroles sont un hymne au fantasme que je me faisais de la relation amoureuse idéale et, il faut bien le dire, idéalisée. C'est ce genre de titre que j’écoute avec une certaine amertume teintée d’un fond d’espoir.



One winter morning I went for a drive | I stopped somewhere between June and July | I love these warmer days | But maybe I can't see that the snow's still falling | I only see the gift my heart just brought me | (Merry Christmas babe) That's what she said | She didn't have to do much, but she made me smile | December in Manhattan feels like South Beach now | I love my baby, oh yes I do | It ain't about you giving anything, as long as you're my everything | Cause lady what could you give to me better than what you've been giving me | Just keep talking in my ear, cause I need it | And tell me you'll be right here if I need ya | The greatest present you could give is the present (oh, I need it) | It's just a regular morning, I'm a regular guy | Taking the train to my 9 to 9 |(But something's different today)| I had an envelope sitting right next to my breakfast | And it's from my baby, not the bill collectors | (Happy Birthday Baby) | Then it said... I know we don't got much but baby we got us | And after you get off, we gon' make sweet love | Now go and get that cake (oh yeah) | It ain't about you giving anything, as long as you're my everything | Cause lady what could you give to me better than what you've been giving me | Just keep talking in my ear, cause I need it | And tell me you'll be right here if I need ya | The greatest present you could give is the present (oh, I need it) | One day the whole world will hear me sing | Then I'mma run and buy you those things | But right now, three months pay barely gets me a diamond baby | But one day I'mma buy you that ring | Oh | Just keep talking in my ear, cause I need it | And tell me you'll be right there if I need ya | The greatest present you could give is the present (oh, I need it) | (Nothing but everything) | (I don't need anything, long as you're my everything) |

dimanche 6 octobre 2024

Tu regardes trop de films

Hier, pour la 3ème ou 4ème fois, j’ai regardé sur Culturebox : “Eternal Sunshine of the Spotless Mind”La folie créative, l’originalité et l’esthétisme de Michel Gondry sont servis par une distribution exceptionnelle avec, sans doute, l’un des meilleurs rôles à contre-emploi de Jim Carrey. À chaque fois que je vois ce film, je découvre quelque chose de nouveau et cette année particulièrement, l’identification aux personnages me renvoie des émotions particulières. C’est l’histoire d’une rencontre incongrue, improbable entre deux êtres qui n’ont pas grand chose en commun. Une passion qui va trouver ses limites et des obstacles qui semblent infranchissables. C’est réaliser que parfois, voire souvent, on s’imagine l’autre tel qu’on voudrait qu’il soit en niant ce qu’il est vraiment. C’est un peu ce que dit le personnage à quelques minutes de la fin : “Quel gâchis de passer autant de temps avec quelqu’un pour s’apercevoir finalement que c’est une inconnue”. Vraiment ? Mais à qui la responsabilité ? À qui la faute ? Ma problématique rejoint un peu celle de ce long métrage : puisque je peux imaginer, faire vivre, faire exister… faire entrer autant de choses dans mon esprit, pourquoi est-il autant difficile de les en faire sortir ? Le film se finit pourtant bien. 



« Bienheureux les oublieux, car ils viendront également à bout de leur bêtise. » – Friedrich Nietzsche


« Vous qui dans les langueurs d'un esprit monastique, Ignorez de l'amour l'empire tyrannique, Que vos cœurs sont heureux puisqu'ils sont insensibles. Tous vos jours sont sereins, toutes vos nuits paisibles. » – Alexander Pope


[+]Eternal Sunshine of the Spotless Mind en location sur YouTube

[+]La chanson qui va bien avec (bien entendu) Beck - "Everybody's Gotta Learn Sometime"

vendredi 4 octobre 2024

L'humeur du moment...


"Comment diable un homme peut-il se réjouir d'être réveillé à 6h30 du matin par une alarme, bondir hors de son lit, avaler sans plaisir une tartine, chier, pisser, se brosser les dents et les cheveux, se débattre dans le trafic pour trouver une place, où essentiellement il produit du fric pour quelqu'un d'autre, qui en plus lui demande d'être reconnaissant pour cette opportunité ?

Charles Bukowski - "Factotum" (1975)


lundi 30 septembre 2024

Yann Lacroix


Habituellement, du moins je crois, il me semble peu probable que ce type de tableaux aient pu capter mon attention. Et pourtant, la superposition des motifs, ces couleurs, qui, de loin, seraient presque proches du monochrome, les sujets végétaux… tout semble raisonner avec l’humeur du moment, de cette année, de cette période de ma vie ; en tout cas cela me renvoie à l’impermanence de tout : matériel, sentiments, émotions… sensibilité. Comme l’écrit Natsumé Sôseki dans Oreiller d’herbes : “Tout artiste est précieux car il apaise le monde humain et enrichit le cœur des hommes”.


[+] La musique qui va bien avec Fiona Apple - “Extraordinary Machine”

dimanche 22 septembre 2024

L'automne ou le printemps de l'hiver




“L’approche de l’automne apporte la rosée
Sur les frêles épis et mon cœur croit mourir.”

Manyôshû - Anthologie poétique du VIIIe siècle.

vendredi 6 septembre 2024

Tu lis trop de livres


"À naviguer sur les eaux de la sensibilité, on s’expose à se laisser emporter. À imposer sa volonté, on finit par se sentir à l’étroit. Bref, il n’est pas commode de vivre sur la terre des hommes."

Natsumé Sôseki - “Oreiller d’herbes”

[+] La musique qui va bien avec Avant - “Sailing

jeudi 29 août 2024

Rétrospective 08/2024

“Ranger” n’est pas “jeter” ; suivant les préceptes du minimalisme, je sais bien que quelque chose mis dans un tiroir est toujours là… il y restera, jusqu’à ce qu’un jour je retombe dessus. Il en va de même, des douleurs, émotions et autres sentiments. Je me suis investi dans un projet pendant plusieurs mois et sans même l’anticiper, je savais très bien que j’allais retrouver à l’arrivée ce que j’avais laissé au départ. Je me suis laissé tomber en quelque sorte. Au lieu de m’inscrire sur Meetic par dépit et dont j’ai fini par me désinscrire par frustration, j’aurai bien dû m'inscrire dans une salle de sport ce qui m’aurait peut-être évité la malbouffe, les excès d’alcool, la solitude et la fonte de mon estime de moi-même qui m’ont finalement transformer peu à peu en pot à tisane. Il était temps de réagir et trouver la volonté de remonter une pente raide et savonneuse. Tous les 10 ans, j’ai l’impression de repartir de zéro ; j’aime à penser que l’on ne repart jamais vraiment de zéro en fait… c’est juste que le temps passant, je deviens moins enclin aux efforts. Pour quoi d’ailleurs ? Je n’ai pas de but, je n’en ai jamais vraiment eu. Tout au moins pour rester debout et éventuellement me sentir mieux, retrouver un peu d’aura car même sans trop d’ego on peut tout au moins rester digne. C’est donc septembre que j’ai choisi comme mois du changement… le mois de ma rupture l’année dernière, un mois anniversaire en quelque sorte. Bah oui, désolé, je suis très, très long pour passer à autre chose… c’est comme effacer une ardoise avec sa main, ça laisse des traces et salit les doigts. Je sais qu’en un trimestre, je vais réussir à retrouver une forme physique, discipline alimentaire, un poids idéal ; c’est le reste qui m’inquiète davantage. Tourner la page d’une histoire, me demande souvent plusieurs années. Côté sentimental, je ne sais pas, si l’occasion se présente, si je serais en mesure de m’investir de nouveau, j’ai vraiment de très gros doutes. D’une part, je n’en ai plus vraiment envie et d’autres part, les piliers sur lesquels je fonde une relation saine se sont complètement effondrés : confiance, complicité, communication… je n’y crois plus. Reste le sexe… et pour ça, heureusement qu’il y a les pornos. 

“Il faut changer sa vision de l’existence pour changer son avenir. À vous de rester vigilant vis-à-vis de vos émotions. Les possessions du passé sont une énergie figée qui bloque celle de la vie actuelle. Vivre dans les souvenirs est un frein au renouveau que l’on souhaite. Acquérir toujours plus de détachement vis-à-vis des choses, c’est accepter de les laisser partir. Si cela fait mal, cela prouve bien que les possessions sont sources de souffrance.” Dominique Loreau - L’éloge de la légèreté.

[+] La musique qui va bien avec Eddy de Pretto - “LOVE'n'TENDRESSE”

jeudi 15 août 2024

Pendant ce temps-là en cuisine...

 

Ail confit fermenté au miel... une petite année de patience avant de les déguster

jeudi 8 août 2024

L'amour espère tout... et aimer c'est également accepter de souffrir

Est-ce qu’il me manque ? Et bien, actuellement, je dirais oui… Disons que je pense beaucoup à lui, à la chaleur de ses bras, sa présence, son humour, sa corpulence, la place imposante qu’il tenait. Est-ce que je l’aime (toujours) ? Ça, je ne saurais répondre. Tout a toujours été tellement compliqué entre nous. Mais il y a un lien… une sorte d’onde ou d’énergie qui me lie à lui ; elle fluctue ; elle est plus ou moins puissante selon mon humeur. Il a bien essayé maladroitement de me faire savoir qu’il voudrait que nous soyons amis mais je m’en sens incapable. J’aimais la personne mais je ne supportais plus la relation et, je suis intimement convaincu qu’une relation amicale serait similaire à ce que nous avons vécu pendant près de 3 ans en couple. Aussi, pourquoi mettre du sel sur la plaie ? Forcément, quand on se sent seul, le sentiment de manque se fait plus grand… proportionnellement d’ailleurs à la culpabilité que l’on peut ressentir. J’ai énormément de mal à reprendre le dessus. Ce n'est pas dû uniquement au côté sentimental ; beaucoup de domaines de ma vie vrillent un peu cette année. Je m’enfonce un peu plus chaque jour dans une morosité que je m’efforce de ne pas transformer en déprime... ça demande beaucoup d'efforts vous savez. Certains luttent pour maîtriser leur ego et moi je m’efforce de le retrouver afin de recouvrer un minimum d’estime de moi. Je reste bouclé chez moi ; c’est terminé maintenant, je ne vis plus dans le plâtre et la poussière, tout est parfaitement à sa place, conforme à mes attentes… bon d’accord… certes… mais après ?

“L’amour n’est rien d’autre qu’une Joie qui accompagne l’idée d’une cause extérieure, et la Haine, rien d’autre qu’une Tristesse qu’accompagne l’idée d’une cause extérieure.” - Spinoza
[+] La musique qui va bien avec Get Happy – Judy Garland
[+] Crédit photo Yves Paradis

jeudi 11 juillet 2024

Errare humanum est

“Le fait est que comprendre les autres n’est pas la règle dans la vie. L’histoire de la vie, c’est se tromper sur leur compte, encore et encore, encore et toujours, avec acharnement et, après y avoir bien réfléchi, se tromper à nouveau. C’est même comme ça qu’on sait qu’on est vivant : on se trompe.”

Philip Roth - “Pastorale américaine”

samedi 29 juin 2024

KaRma Sutra

Cela fait un p’tit moment que je n’ai pas posté… d’ailleurs, vous souvenez-vous de cet article du mardi 9 janvier ? Effectivement, il m'aura fallu bien 6 mois pour boucler la rénovation de l’appartement. C’est dingue comme ça peut prendre du temps pour faire simple ! Je suis dans les finitions et côté aménagement, ce sera vite terminé, j’attends un meuble TV (fourretout), un canapé, un frigo… basta. Je suis satisfait car tout est à l’image de ce que j’avais imaginé.
D’un autre côté, physiquement et moralement, je me sens au plus bas. J’ai replongé pire que jamais dans l'alcool. C’est une bonne compagnie le soir quand je me sens trop seul, que je me pose trop de questions, que je réalise que je suis complètement à côté de la plaque sur à peu près tout… Les lendemains sont douloureux, emplis d’angoisse. Je repousse sans cesse le moment où je devrais me reprendre en main.
Quelque chose ne va pas chez moi depuis longtemps et je me suis résolu à vivre avec. Je n’ai pas trop envie de consulter si c’est pour m’entendre dire que ce sont “des blessures d’enfance” ou alors “qu'il faut que j’entre dans le moule”.
Je ne sais pas si, un jour, je viendrai ici pour écrire que tout va bien ou, du moins, pour évoquer une période de bonheur, d’équilibre, de plénitude ?
Depuis ma rupture, je me suis beaucoup isolé (disons, encore davantage), de ma famille, de mes amis et même de moi-même. Pourtant plus que jamais, j’aurais envie de quelqu’un qui me prenne par la main, soit conscient de mes qualités, puisse faire avec mes défauts. Même s’il est permis d’en douter, je suis capable pour l’autre de ce qu’il est capable pour moi ; je suis capable de beaucoup... Seulement, dans cette société très individualiste, il n’y a que le “soi” qui compte vraiment. Ce qui me rassure à minima, c’est qu’à terme, je sors toujours gagnant de tous les aléas, les obstacles, etc. Je n’en apprécie pas toujours les effets et conséquences ; le temps qui est passé ne se rattrape pas et parfois cela n’a tout simplement plus d’importance. Il y a le karma immédiat et il y a celui qui demande plus de temps… ça tombe bien, du temps j’en ai… je n’ai que ça d’ailleurs… Je vis peut-être le retour de flamme de mon propre karma ?
Je trouve ma vie finalement triste et ennuyeuse… mais bon, je fais avec… et, au final, c’est dans la solitude où je me sens le mieux et en sécurité.

[+]La musique qui va bien avec The Blue Nile - "Let's go out tonight"

mercredi 12 juin 2024

Alex Kanevsky


" À qui vient des plaines de lumières, les corps ne sont que des évidences fragiles et tronquées du grand jour " - Roger Munier

dimanche 12 mai 2024

Winston Chmielinski


Comme si la couleur tentait d’estomper la solitude, celle du sujet… la nôtre. 

vendredi 12 avril 2024

Marc Tanguy


Je ressens le paysage comme une immersion, une méditation. La peinture est une traduction des sentiments, visions, et sensations que j’éprouve.

lundi 8 avril 2024

You Make Daddy A Sandwich

En plus d'être beau Anthony Mackie est drôle (naturellement). Son discours n'est pas dénué de sens dans ce monde où l'on voudrait que l'individualisme triomphe. On peut-être d'accord ou pas, mais ce passage chez Wendy Williams est absolument hilarant.


 

mardi 26 mars 2024

Râté

Ce matin, avant de quitter le boulot (après une journée et une nuit donc 24h), j’écoute l’horoscope sur une station de radio, Scoop peut-être, je ne me souviens plus très  bien. Pour le Capricorne, en tout cas, aucun doute : “aujourd’hui, vous aurez un moral d’acier”. Et bien, pas trop en fait ; je me suis traîné toute la journée, poussé pour pouvoir avancer un peu dans mes tâches et je ne parle même pas de mon état d’esprit en berne… la déprime complète. Je dois vraiment avancer ici, dans l’appart, le plus rapidement possible. J’espère que le maximum soit fait avant l’été… ne serait-ce que pour reprendre la maîtrise sur mon corps, mon esprit et aussi ma vie… qui parfois, comme l’eau, semble m’échapper d’entre mes doigts…

mardi 12 mars 2024

Jérôme Lagarrigue

 


… ou la puissance du geste. 

J’ai une forte attirance pour la collision, la rencontre et le choc sur la toile entre les matériaux ou les corps. J’ai beaucoup travaillé sur le thème du combat, de la boxe. Je pense que cela est naturellement lié à mon histoire, cela fait partie de moi. Je suis le fruit de la rencontre entre deux mondes et deux cultures. J’ai été exposé à deux climats différents toute ma vie. Dans les collisions, il y a parfois de la violence mais aussi une interaction et une poésie.


[+] Album Jérôme Lagarrigue

[+] www.jeromelagarrigue.com


mercredi 21 février 2024

Du plâtre et de la poussière

Tous ceux qui ont fait un jour des travaux le savent trop bien, les délais fixés ne sont jamais respectés. Parfois, je me fixe des objectifs pour la journée et je ne fais pas le tiers du quart. Entre surprises (vous m’entendez, pas forcément des bonnes mais enfin rien d’insurmontable) et mauvaise estimation du temps de travail… forcément, il y a du retard. Mon moral fluctue en fonction des jours et des tâches réalisées. Être seul sur « le chantier » n’est pas très motivant non plus mais au moins ça m’évite les réunions à la Muriel Robin. En fait, le plus long aura été le décapage de l’ensemble des boiseries et surtout ces (excusez-moi l’expression) putain de montants de portes en galva !! 2 jours pour un chambranle entier… l’horreur !!! M’enfin, je ne me plains pas plus que ça, malgré tout ça avance… doucement… et « je ne suis pas pressé » dirait le citron à l’orange...



lundi 12 février 2024

Geoffrey Johnson


Ces œuvres quasi impressionnistes nous invitent à nous fondre dans l’isolement et la solitude des grandes villes, ce qui n’est pas sans rappeler le travail de Hopper. L’approche presque monochrome de ses toiles nous fait intimement éprouver le sentiment d'anonymat dans la ville où on se sent entre abstraction et le besoin d’être.

mardi 6 février 2024

Insouciance

Il avait quoi ? 15 ou 20 ans de moins que moi… il a tenté (assez lourdement) une tentative de drague, qui, je l'avoue, m'a flatté et amusé… mais pas du tout intéressé bien que l’on soit à quelques jours de la Saint Valentin. J’ai eu le droit à la “fameuse phrase” surfaite.  J’aurais voulu lui citer celle du livre de Yukio Mishima dans Les Amours Interdites mais je ne m’en suis pas souvenue. Rentré chez moi, je suis allé chercher dans le bouquin ce qui décrivait si bien mon sentiment lorsque son regard s’est posé sur moi et que sa bouche, sans doute sans véritable conviction, a prononcé ces quelques mots : “l’âge n’a aucune importance”.

“Les êtres humains se ressemblent [...]. Mais c’est le privilège de la jeunesse de ne pas le penser.”

[+] La musique qui va bien Ane Brun - “Big In Japan”

vendredi 19 janvier 2024

Si c'était à refaire...

Depuis un an ou deux, les photos de moi enfant, celles que je voulais cacher [...] eh bien, je me suis mis à avoir un pincement au cœur en les regardant - ce n'est pas tout a fait de la tristesse, mais une espèce de regret calme et profond. Il y en a une où j'ai un chapeau de cow-boy et où je pointe un pistolet vers l'objectif en essayant d'avoir l'air d'un cow-boy sans y parvenir, et maintenant je n'arrive plus à la regarder. [...] je l'ai remise au fond d'un tiroir. Je me sens coupable à l'égard du gosse, j'ai envie de lui dire : "Désolé, je t'ai laissé tomber. J'étais censé veiller sur toi, mais j'ai déconné : j'ai pris de mauvaises décisions aux mauvais moments, et je t'ai transformé en moi."

Nick Hornby - "Haute Fidélité"


Ça c'est ma photo... pas de chapeau de cow-boy, pas de pistolet mais la même impression prégnante en lisant les mots de l'auteur. 

[+]La petite musique qui va bien Kate Bush - "The Man with the Child in His Eyes"

vendredi 12 janvier 2024

Etienne Gros


Incroyable artiste des formes, de la morphologie… des corps en équilibre.

mardi 9 janvier 2024

NPAI

C’est fait, j’ai déménagé. En fait, depuis 2 ou 3 ans, je cherchais à partir. Les événements de l’année dernière n’ont rien précipités mais juste donné un élan de motivation supplémentaire. Du même coup, je suis propriétaire depuis le 28/12/2023. J’avoue que j’ai un peu d'amertume, j’aurais souhaité partager ce projet à deux. Quelques travaux, surtout du rafraîchissement, vont m’occuper l’esprit entre 3 et 6 mois. Je n’ai pas traîné, je me suis mis au travail immédiatement dès le premier pied posé dans l’appart. Je n’ai pas pu m’empêcher de penser fortement à mon Père, lui qui m’a tant aidé dans mes précédents logements. Je n’ai ni son talent ni son savoir faire mais je sais qu’il me reste ses précieux conseils pour faire de mon nouveau nid un endroit intime, apaisant, simple et confortable.

lundi 1 janvier 2024

C'est (re-)parti Bonne et Heureuse Année !!!


“Le bonheur, c'est avoir une bonne santé et une mauvaise mémoire.”
- Ingrid Bergman -

dimanche 31 décembre 2023

Rétrospective 12/2023

Autant le dire de suite en toute objectivité, cette année n’aura pas été meilleure que la précédente. Pourtant, avec un peu de courage et de lucidité, certains problèmes auraient pû être réglés dès le 1er janvier dernier si je m’étais décidé enfin à “couper plutôt que de déchirer”. La rupture était inévitable.  Quoi qu’il en soit lorsqu’on commence à compter les points de part et d’autre, c’est souvent que la partie est terminée, non ?!  Un peu d'anticipation aurait au moins évité de pourrir l’année. Donc me voilà en ce 31 décembre, tout seul, comme l’année dernière mais néanmoins la situation est claire. Cependant, être soulagé ne signifie pas être satisfait de la situation pour autant. Je ne cherchais pas un ami ; non, des amis j’en ai. Je souhaitais une relation sincère, une stabilité émotionnelle, une complicité constructive, une communication réciproque, un ancrage durable… un mari quoi… pas un colocataire. Néanmoins, la blessure ressentie n’est pas due à ce que certains appelleraient une “hypnose amoureuse” ; elle me semble être davantage une douleur d’amour propre plus que d’amour ; un problème d’ego en fait pour faire court. Je n’ai pas fini d’analyser vraiment mes torts dans toute cette histoire, j’en ai, bien évidemment ; il n’en reste pas moins que la dose de stress s'est réduite et ma tension a baissé nettement et proportionnellement à ma consommation d’alcool. Je pourrais l’accabler, le rendre responsable de cet échec mais “il n’y a pas de vérité, écrivait Nietzsche. Il n’y a que des perspectives sur la vérité” ; la réalité est toujours plus complexe.  Dans quelques semaines j’aurai 50 ans.  Forcément, ça m’interroge. Je me dis que j’ai fait plus de chemin qu’il m’en reste à parcourir. Dans l’avenir, je peux affirmer, sans regret, que tout ce qui a trait au sentimental, au domaine amoureux, à la vie de couple ne seront plus mes priorités. Je le sais, car je n’ai plus ni l’envie ni l’énergie pour ça ; je suis usé jusqu’à la corde. Sans compter tout ce qui est parti avec : la confiance que je peux porter aux autres et également en moi. Je ne me vois pas m’investir auprès de quelqu’un comme j’ai pu le faire dans le passé. D’ailleurs, je ne suis pas certain d'intéresser qui que ce soit à ce stade de mon existence. Bien entendu, je ne ferme pas la porte à une rencontre amicale ou sexuelle (ou les deux avec un peu de chance) mais, pas plus. Je vais surtout concentrer mes efforts sur mon chez moi et mon équilibre personnel. À ce propos, ma démarche minimaliste à pris des proportions presque indécentes en fin d’année. Ma Mère hallucine que je puisse continuer à faire le tour de chez moi et trouver encore des choses à trier, jeter, vendre, troquer. Il n’est pas aisé de comprendre de l’extérieur mon besoin d’espace… De l’espace, une aire pour pouvoir réfléchir sur moi et ma place dans l'environnement que j’occupe. En un sens, je me pose une question, au fond :  “suis-je quelqu’un de bien ?”. Toutes ces années, je me suis perdu dans les pressions familiales, amicales, sentimentales, professionnelles sans compter les injonctions irrévocables de la société et autres messages spirituels, de développement personnel et formations professionnelles, qui pouvaient selon, être complètement antagonistes ou déstructurants. Cela sonne comme des justifications mais il n’en est rien. Je crois simplement que j’ai essayé de répondre à ce que l’on attendait de moi, parfois contre mon gré dans un souci de “bien faire” ou plutôt de “bien paraître”.  Mes récurrentes rébellions mal comprises ou considérées comme non pertinentes souvent non recevables ont vite été étouffées par de nouveaux arguments sociétaux latitudinaires et lunaires de mes différents entourages. Au fond, j’ai envie de faire tomber le(s) masque(s) même si la réponse à cette question doit me décevoir. Je sais très bien qu’à l’aube de 50 années d’existence  je ne suis pas arrivé là où je souhaitais, et que mes déceptions sont lourdes, sans parler de mes nostalgies d’un passé sûrement trop idéalisé. Tout ça m’a rendu plus aigri, amer, moins patient, irritable et “inadapté” à cette société dans laquelle je ne trouve ni réconfort ni beaucoup de qualités.  Il y a plus résilient que moi, assurément. En résumé, je souhaite “être” et non paraître, je voudrais exister (si ce n’est pour quelqu’un au moins pour moi-même) plutôt que simplement vivre. Je voudrais que cette nouvelle année m’offre l’opportunité de plus d’authenticité… de tranquillité de cœur… et d’esprit.

“Et quand on ne peut plus se situer, on se sent exilé. ça tombe sous le sens. Quoi, maintenant ? On dirait bien que je suis arrivé au bout de la route. Pas au sens américain, “rock and roll suicide” ; au sens anglais, petite voiture à friction. Mon ressort s’est détendu, et je me suis gentiment arrêté en plein nulle part.” - Nick Hornby

[+] La petite musique qui va bien Chromeo - “Hot Mess”
[+] Assurément intéressant et rassurant La Bénédiction d'Être Rejeté | Stoïcisme  

mercredi 27 décembre 2023

J’en rêve encore…

C’est son anniversaire, forcément, il est difficile de ne pas penser à lui : sans manque, sans véritable regret, peut-être quelques remords car on peut toujours mieux faire dans une relation. En tout cas, j’ai fait de mon mieux et jusqu’au bout. Il s’est trouvé un appart à 30 mètres de chez moi en emmenant la machine à laver, le canapé, l'armoire, etc. etc. etc... qu'importe !!! Malgré tout, on ne se croise jamais, voilà plusieurs semaines que je ne l’ai pas vu ; je n'y tiens pas trop d'ailleurs. De toute manière, j’ai l’intention de déménager. Des rencontres trop tôt, trop tard… je crois que je suis destiné à être un tremplin pour les gens qui débarquent dans ma vie. Tant mieux pour eux parce que pour moi, ils ont tous été autant d'arguments pour me pousser à me masturber. Pour ma part à présent, j’aspire à plus de tranquillité, plus de calme… 


“On était souvent déçu par la vie, par soi, par les autres. On pouvait tenter d’être positif, quelqu’un finissait par vous cracher sa négativité au visage, ça s’annulait, on crevait de cet équilibre médiocre, mais lentement, par à-coups, avec des pauses lénifiantes qui proposaient une brève euphorie : une gratification quelconque, l’amour, le sexe - des fulgurances, l’assurance d’être vivant. C’était dans l’ordre des choses. On naissait, on mourait ; entre les deux, avec un peu de chance, on aimait, on était aimé, cela ne durait pas, tôt ou tard, on finissait par être remplacé. Il n’y avait pas à se révolter, c’était le cours invariable des choses humaines.” - Karine Tuil “Les Choses Humaines”


[+] La petite musique qui va bien Gérald De Palmas - “J'en rêve encore”