Bien sûr, son comportement me suggérait de ne pas tomber amoureux alors que la démarche était déjà bien entamée puisque j’étais sous le charme. Et pour une fois, j’ai écouté. Ma vie me paraissait il y a encore peu, assez compliquée que je n’éprouvais pas le besoin d’en rajouter. En avançant dans la vie, j’apprends à apprécier les rencontres, certaines émotions, les moments d’attentions sans forcément vouloir à tout prix « consommer ». Le plaisir des yeux et des sens a pris le dessus avec l’ultime satisfaction de ne pas tout gâcher. Quand je suis passé devant lui, il m’a regardé et je lui ai murmuré que cela faisait très longtemps que je n’avais pas croisé quelqu’un d’aussi séduisant et plein de charme. Il me décroche un sourire qui me fait rougir et il me remercie. C’est à notre deuxième rencontre qui n‘était pas vraiment due au hasard, une semaine plus tard, qu’il m’avoue qu’il est en couple. Je ressens une déception d’abord et inexplicablement un certain soulagement aussi. Nous nous sommes revus, j’ai fait la connaissance de son ami, nous avons partagé des verres ensemble, mangé autour de la même table et, il me raccompagnait chez moi après nos soirées. Je ne lui en veux pas d’être heureux, comment le pourrais-je ? Le seul reproche que je peux lui faire (et s’en est pas vraiment un) c’est ce regard qu’il pose sur moi comme un regret et ses lèvres qui s’approchent dangereusement des miennes lorsque nous nous disons au revoir. Oui, avec le temps, avec l’âge pour être honnête, j’ai appris à goûter à des plaisirs incomplètement partagés qui éveillent des émotions qui resteront ce qu’elles sont, c’est-à-dire : des émotions… sans en vouloir à l’autre.