Quand la vie me malmène, je me répète souvent que :
« de toute façon, la semaine prochaine, je n’y penserai plus et celle
d’après j'aurai oublié », vive la suggestion positive et merci Emile Coué.
Ce leitmotiv est sommes toutes assez efficace et fonctionne pour un tas de
domaines : les emmerdes professionnels, les contrariétés de la vie
courante, les rendez-vous queutés. Ce soir, c’était un rendez-vous queuté…
dommage. Je suis remonté chez moi très lentement après m’être acheté un Toblerone
afin de vérifier que la réputation d’antidépresseur du chocolat était bien
fondée. Le premier essai n’ayant pas été concluant, j’en ai racheté un autre
sans plus d’effets notables, conclusion : les Suisses nous prennent
vraiment pour des cons. Toujours sur le chemin, je n’essayais même pas d’imaginer
à quoi aurait pu ressembler cette soirée. En pleine folie furieuse du yield
management que ma direction vient de découvrir et tente d’appliquer à
tout et n’importe quoi au boulot, cette nouvelle lubie aura eue l’avantage de m’enseigner
l’économie de rendement de mes neurones pour des pensées non productives (je
suis un bon élève). Non, en fait, si je ne me sentais pas super bien, c’était
en toute honnêteté, parce que mon orgueil s’était pris une belle droite en 1
round avec victoire par K.O.. Loin de me remonter le moral, je croise Eric
Noleau, âme esseulée, le pas mou et voulant
paraître sûr de vers où il allait ; je me disais qu’après en avoir mis tant dans
la gueule à tout le monde, il était bien triste de sortir seul et que la
notoriété n'y faisait rien à l’affaire. Une fois chez moi, j’écris ces quelques
mots, livrés comme ça, comme ils viennent en me disant : « j’ai vraiment
besoin de revoir L.A. ». Je ne sais
pas ce qui restera de tout ça demain matin, au réveil ; ce que je sais en
revanche, c’est que la semaine prochaine je n’y penserai plus et que celle d’après
j’aurai déjà oublié.
jeudi 17 mai 2012
dimanche 6 mai 2012
In & Out
C’est en voyant son sourire que deux magnifiques fossettes rendaient
encore plus beau, que je tombais sous le
charme de l’ouvreur du cinéma quand en me donnant mon passe pour le festival « In
& Out », ses quelques mots plein d’hésitation me permirent de
comprendre que, quelque part, derrière moi, devait se trouver son copain. La
salle plongée dans l’obscurité, je découvrais le film de Marie Losier « The
Ballad Of Genesis & Lady Jaye » et je réécoutais avec plaisir la
musique de Breyer P-Orridge Genesis, documentaire qui m’a d’autant passionné
que récemment je m’étais penché sur le travail d’Orlan, revu des films de Cronenberg
; je crois que tout ce qui touche au corps, à sa maîtrise, sa transformation,
me fascine jusqu’à une certaine subversivité. Puis, dans un tout autre genre, l’autre
film de la soirée était celui de Andrew Haigh « Weekend » : bouleversant et ouvrant sans doute la voie à un cinéma gay différent, plus universel où chacun
est capable de se reconnaître… et cela a plutôt bien fonctionné avec moi,
renvoyé directement à des questionnements et des choix qui dans le passé (peut-être encore aujourd'hui) m'ont pris de
court : tout donner pour quelqu’un et au final s’oublier soi-même ou privilégier
sa carrière et passer à côté d’une
histoire qui ait du sens… un sens qui peut être trop dur à assumer. Deux
films d’amour finalement, l’un qui raconte comment deux êtres décident de se
fondre en une seule entité par amour et l'histoire d'un autre couple, dont l'un qui pour la même raison, ne s’oppose
pas au choix de l'autre. Je suis ressorti la boule à la gorge, un peu
remué… le bel ouvreur m’a sourit, vous savez, ce genre de sourire qui veut dire
« désolé ». Je suis rentré chez moi et je me suis mis l’album de John
Grant « Queen of Danemark » dont un titre faisait partie de la B.O.
de Weekend.
[+] La petite musique qui va bien avec John Grant "Marz"
[+] Bande annonce "The Ballad Of Genesis & Lady
Jaye" de Marie Losier (2011)
[+] Bandeannonce "Weekend" de Andrew Haigh
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