« Certaines nuits, pourquoi ne pas le dire, je me serai même endormi en tenant mon téléphone dans la main, une manière de garder le contact, au cas où. Le petit bruit réjouissant que ça fait quand m'arrive un texto, le petit tintement limpide. Ce n'est pas une torture de dormir en serrant un téléphone dans le poing fermé, non, c'est juste l'intime satisfaction de tenir quelque chose de l'autre, de ne pas avoir les bras vides à ce point. En même temps, quelle horreur d'attendre un coup de téléphone comme une épiphanie, c'est être tombé bien bas vraiment que de s'en remettre à ça, à escompter des signes de vie, pour juger que l'on est soi-même bien vivant justement. Quelle misère que de mendier sa ration de petites attentions, quelle misère de passer par tous les synonymes de la détresse, quelle misère que d'être tombé si bas dans le silence de l'autre, suspendu à rien ».
Serge Joncour - « Combien de fois je t'aime »
1 commentaire:
Et pourtant, combien sommes nous à nous dire ces vérités quand nous n'attendons rien. On a beau savoir, on recommence.
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