Est-ce la brusque certitude que la beauté ne se possède pas, qu’aucune
étreinte ne peut vous la livrer, qu’il faudrait la saisir autrement qu’en
jouissant d’elle mais que les hommes ne disposent d’aucun autre moyen
d’entreprendre sa conquête ? Ce fut mon plus grand tourment de ne pouvoir
forcer les places fortes où elle se retranche ; j’ai compris ceux qui veulent
déchirer, détruire l’objet de leur amour. La plus harmonieuse entente physique
ne change rien à ceci que l’essentiel de ce qui compose le désir demeure
inassouvi. On ne peut posséder un sourire, mais seulement l’écraser avec sa
bouche.
Pierre Herbart «L’Age d’or »
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