En toute lucidité, je dois bien me rendre à l’évidence que certaines personnes dans ma vie me sont autant utiles qu’un slip dans un film porno. C’est cruel, j’en suis conscient. Bien entendu, chaque individu à sa raison d’être et il existe des incompatibilités de caractères : certes. Non, le plus difficile à digérer c’est la notion de temps ; cet élément si précieux, ce cadeau, cette partie de sa vie qui - comme dit l’autre - ne reviendra jamais. Ce temps perdu en vain à essayer de construire quelque chose de cohérent, à poser trois briques quand l’autre en enlève deux de son côté. Autant dire qu’ainsi, le chantier est conforme à la réputation des retards dans le bâtiment. Communication, compromis, gestes tendres et attentions, rien n’y fait : je suis face à un mur, qui ne porte rien hormis ses certitudes, n’absorbe rien. Il est là ; obstacle inamovible et infranchissable. Il paraît que “Écouter l’autre c’est le faire exister” or, je suis inexistant, invisible, transparent parlant en vain avec le vent. C’est comme être dans un rêve où l’on se voit crier sans pouvoir sortir un son. C’est douloureusement frustrant. Ces échanges… enfin monologue voire même soliloque engendrent une telle frustration que la rancœur, le ressentiment, finissent par prendre le dessus. Au bout du bout, puisqu’il n’y a pas de véritables échanges, les mêmes causes produisent les mêmes effets, les mêmes disputes, les mêmes problématiques, comme dans un jour sans fin qui s’éternise mois après mois en de longues années stériles… et pas une dalle de posée ! L’autre effet pervers, c’est cette culpabilité face à la situation malgré la communication voire même une certaine soumission afin de préserver calme et tranquillité. Il y a un méchant, celui qui a les torts et c’est moi bien entendu de ce côté-là de la barrière. Peut-être est-ce le cas après tout ? Je me surprends dans un état d’anxiété et un niveau de violence interne qui me fait peur jusqu’à m’interroger même sur ma propre santé mentale car si je suis dans cet état c’est que j’ai autorisé l’autre à m’y mettre. Je m’accroche, je prends sur moi, j’espère, “j’y crois encore” comme dirait Céline (la chanteuse, hein!). J’ai l’impression de trop donner et sans limite à quelqu’un qui lui, n’en a pas. Et puis, quand il est impossible d’en supporter davantage, il y a l’ultime explosion difficile à contenir quand je réalise que “j’ai tout fait” signifiait en fait “j’étouffais”. L’amour s’est fané, tous les beaux sentiments tombent comme les pétales d’un bouquet de roses oublié depuis longtemps dans un vase d’un coin sombre de l’appartement . Bien entendu, il reste tout au moins de l’attachement qui se transforme en total lâcher prise puis finalement en une complète indifférence… à ce moment-là, ego ou pas, je dois bien m’avouer qu’il faut remballer les outils et malgré toute ma bonne volonté en conclure que : c’est un échec.
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