Malgré le temps brumeux et plutôt qu’une séance de sport à l’appartement, j’ai revêtu le survêtement pour aller courir au stade. Je pars à 11h50, à pattes, ce qui me fait arriver vers midi quand les collégiens ont trop faim après l’EPS et qu'ils s’arrêtent de brailler. Je pensais que ça allait tenir mais au premier tour de stade, ça n’a pas loupé, il s’est mis à pleuvoir (et pas qu’un peu s’il te plaît). Tant pis, j’ai continué : j’y suis, j’y reste. J’ai même fait 1 200 mètres de plus et, si la douleur de mon mollet droit ne s’était pas réveillée, j’pense que je tournerais encore. Il n’y a pas que le “bonhomme” qui tourne en rond sur le gore, il y a aussi toutes ses pensées dont 90% ne servent absolument à rien et qui ne sont que pollution mentale, recyclage d'anciennes pensées nocives et ruminations inutiles. Pendant mon jogging, j’ai au moins l’impression de dominer la tyrannie de mon cerveau tout en diminuant son empreinte carbone. Durant des années, l’activité physique n’était que récréative, réservée aux weekends, à des moments ponctuels ; aujourd’hui, elle m’est vraiment indispensable. C’est le moment de mes journées où je sais que je prendrai vraiment du plaisir et que mes efforts auront des résultats mesurables, positifs et profitables -ne serait-ce que pour mon estime et fierté personnelles-. L’un des seuls domaines de ma vie où tout dépend uniquement de moi et où mes objectifs peuvent être atteints, voire parfois dépassés. En quelque sorte un pied de nez à l’existence qui trop souvent est vraiment une véritable garce. Rien que cela, ça réduit nettement la distance entre mon envie de procrastiner et mes baskets.
“La tension était trop forte en ce monde qui promettait tant, qui ne donnait rien.” - Georges Perec “Les Choses”
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