« Argumenter avec des imbéciles, c’est comme jouer aux échecs contre un pigeon. Peu importe votre niveau, le pigeon va juste renverser toutes les pièces, chier sur le plateau et se pavaner fièrement comme s’il avait gagné».
Certaines conversations mutilent et dépassent tellement l’entendement que, finalement, la colère laisse place à une sorte de lassitude désabusée. Cette dernière expérience est, certes, très anecdotique, mais tellement représentative de la dégradation des mœurs et relations humaines. Assez naïf pour penser que la notion de respect aux aînés est toujours de mise dans notre société et hormis le fait, que j’ai largement l’âge d’être son père, j’ai cet hallucinant échange, l’autre jour, avec une collègue de travail :
Moi : Excuse moi Julie, pourrais-tu me redonner le mot de passe de l’imprimante s’il te plait ?
Julie : Tu ne le connais pas depuis le temps ?
Moi : Je l’utilise rarement, je ne m’en souviens plus. Par contre, je connais les 100 chiffres du nombre pi après la virgule.
Julie : (comprend pas l’humour… elle nous sort sa plus belle mine de Nellie Olson [😉]) Moi : …
Julie : … et à quoi ça peut bien te servir… pas de l’imprimante en tout cas.
Moi : ni, non plus, “en tout cas”, à calculer la circonférence de ta cervelle.
Cette dernière phrase, c’est ce que je lui aurais répondu il y a encore 15 ans, avec un beau “connasse” pensé en guise de point d’exclamation final… Mais ! je ne lui ai pas dit !
Moi : (silence)
Et elle est repartie, très satisfaite d’elle-même en dandinant comme un sachet Lipton extirpé de sa tasse de thé. Je lui demandais simplement 4 chiffres pour faire une copie de mon planning, pas de me donner un rein ! J’ai facilement résisté à la tentation de la blesser alors même que j’en avais les moyens, la lutte était vaine. La résilience, c’est accepter, “plier son caractère aux circonstances et se faire un intérieur calme en dépit des orages extérieurs” comme l'exprimait si justement Daniel Defoe. Je n’ai pas encore atteint ce degré de sagesse ; je me contente d’encaisser, ce qui est déjà pour moi un net progrès. Je réussis maintenant à économiser mon énergie sans chercher à comprendre ou tout analyser. Je n’en éprouve aucune fierté particulière, il n’y a encore pas si longtemps, je mettais ça sur le compte de la maturité, je pensais qu’avec l’âge, mon passé, l’expérience, les leçons de vie, j’étais enfin arrivé à mieux appréhender les choses, les évènements, les autres. En fait, non, la vraie raison, sans doute peu avouable : “c’est que je m’en fous”.
5 commentaires:
On s'y croirait !!! De mon côté, j'ai tendance en ce moment à avoir des bouffées de colère (rentrées). Peut-être dues à l'arrêt du tabac. Je ne sais pas si je pourrais encore tenir longtemps (pas l'abstinence de tabac, celle de la colère !)
Oui, c'est vrai que la colère est une sorte de super carburant mal compris. Personne ne nous apprend rien sur ce sentiment, sauf à la réprimer — à croire que c’est un sport interdit. Du coup, on fait quoi ? On ravale, on rumine, on boude en douce… et on explose pour une biscotte cassée. Pourtant, la colère, c’est comme la sexualité : tu peux la planquer sous le tapis, elle finira quand même par danser dessus en criant très fort. Alors autant l’écouter et en faire quelque chose d’utile. Comme une œuvre d’art ou... un bon coup de gueule bien placé 😊😜🤪
Rhalala, les nuisiiiiiiiiibles ! Insupportable. J’ai aussi arrêté de répondre à tous les pigeons sur l’échiquier. Plus l’énergie. J’en suis au stade du vase qu’on remplit jusqu’à ce qu’une goutte d’eau fasse déborder et prenne cher pour les autres… Vivement le stade où j’en n’aurais plus rien à carrer…
La colère, ma psy m’appris à l’apprivoiser et à en parler tranquillement. Accepter de l’être et le dire sans vriller…
Ô ça viendra... par lassitude. On se dit place aux cons et on les laisse se faire bouffer par les sucs gastriques de leur ego.
Enregistrer un commentaire