Peut-être est-ce la période d’Halloween qui s’y prête, je ne sais pas… En tout cas, certains fantômes sortent du placard et reviennent hanter un quotidien dont j’ai eu tant de mal à huiler les rouages, après tant d’efforts pour m’extraire d’un passé douloureux. Cela prend parfois quelques semaines, parfois des mois, ou comme pour lui, deux ans. Mais ils reviennent tous, tôt ou tard. Je pourrais en ressentir une certaine fierté, un sentiment de revanche presque, mais à la place s’installe un vrai désordre émotionnel.
À notre rencontre, j’ai sincèrement cru avoir trouvé l’homme de ma vie. Une part de moi lui en veut encore, parce que j’y ai mis toute l’énergie de mes émotions, convaincu que cette relation pouvait être ma dernière chance de construire quelque chose de vrai avec quelqu’un que j’aimais profondément. J’ai tout fait j’étouffais, pour le rendre heureux, pour lui offrir une vie peut-être modeste, mais sincère et chaleureuse. Sans doute ai-je cherché, inconsciemment, à faire coïncider mes attentes d’un couple avec ce que nous vivions réellement. Et une autre part de moi, plus lucide aujourd’hui, reconnaît mes propres difficultés à évoluer dans ma vie et comprend désormais combien j’avais peu de chances de le voir changer. J’étais lucide, au fond, je savais que cela relevait de l’illusion. Je reconnais que j’aime mal, ou du moins que j’ai du mal à jongler avec les sentiments… mais j’aime profondément, sincèrement. Sans détour, je l’admets : je ne suis pas toujours facile à vivre. J’ai mes torts, mes défauts ; je manque parfois de patience ou de compréhension. Pourtant, quand nous étions ensemble, il a toujours été ma priorité.
Certains reviennent avec des excuses, des remords. Lui a choisi les reproches (toujours les mêmes) avant de conclure, dans son message, par un : “Passer l’éponge” et ce “Est-ce que tu m’aimes toujours ?”. C’est étrange, cette sensation de manque mêlée à celle d’un vide. Le manque de l’autre, sans le regret de la relation, tant elle était devenue au mieux invivable, au pire toxique. Bien sûr que je l’aime encore. Il me faut bien plus de deux ans pour désaimer quelqu’un que j’imaginais être l’homme de ma vie. Mais “passer l’éponge” ?!? En 2 ans rien n'a bougé , tout s'est cristallisé. Il s’est fabriqué une image de moi qui ne correspond en rien à ce que je suis. Il m’a prêté des intentions que je n’ai jamais eues, m’a accusée d’événements qui ne se sont jamais produits, a mis en doute mes explications sans jamais croire en ma sincérité, alors que tout, absolument tout dans mes actes, était une preuve d’amour qu’il n’a jamais su voir. Il est passé à côté de moi, tout simplement.
Certains pensent qu’on ne peut pas laisser quelqu’un sans réponse mais bon... j’ai cessé de chasser les ombres de ce que les choses auraient pu être. Pourtant, des réponses, j’en ai écrites, encore et encore. Mais elles ne sont jamais parties, car je savais qu’elles ne seraient ni entendues, ni crues. Alors, à la place, je me pose cette simple question : "Passer l’éponge… sur quoi, au juste ?"
"Parfois, plus tu donnes de secondes chances, plus tu perds le respect des autres. Tes valeurs finissent par être ignorées lorsque tu laisses les gens s’habituer à l’idée qu’une nouvelle chance existera toujours. Ils en viennent à compter sur ton pardon. C’est pourquoi je ne suis plus esclave des excuses. Traite-moi bien dès la première fois, car je ne peux pas te garantir qu’il y en aura une seconde. Il est impossible de me garder une fois que tu as perdu ma confiance. Je ne dis pas que tu dois avoir peur de me perdre. Ce que je dis, c’est que moi, je n’ai pas peur de partir." — Trent Shelton
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