vendredi 1 février 2013

La petite faiblesse qui m’a perdu


C’était un de ces soirs glacials où je serais bien resté chez moi. On m’attendait, j’étais en retard comme d’habitude. Puis je l’ai croisé, il m’a sourit alors j’ai répondu ; je me suis retourné, il me suivait. J’ai hésité, puis je suis passé de l’autre côté du trottoir. « Nous ne nous connaissons pas ? » ai-je demandé, « Non » m’a-t-il dit. Et je l’ai suivi, sans rien attendre. Nous nous sommes vus, plusieurs fois, régulièrement, sans promesses dans son appartement spartiate avec comme seule distraction un jeu de mikado avec lequel nous jouions avant de nous endormir, avant qu’il enroule son corps autour du mien, qu’il me récupère dans la nuit quand je m’échappais de son étreinte. Et je lui ai dit que je partais à l’étranger pendant quelques temps, il a baissé la tête sans tristesse en me disant : « tu vas m’oublier », j’ai souri pour ne pas montrer l’émotion que cette petite phrase à fait monter en moi, je ne m’attendais pas à ça. C’est lui qui a envoyé le premier texto « tu vois tu m’as oublié », chaque message avait une réponse malgré la distance et un coût qu’il ne pouvait sans doute pas se permettre. Quelques semaines plus tard, à peine sortie du taxi :

Lui : Je peux venir te voir, j’ai envie de te voir. J’ai envie de te voir, je peux.
Moi : Oui tu peux, mais il faut que je me douche, l’appart est en bordel
Lui : ça ce n’est pas grave, je viens

La porte s’ouvre et, sans dire un mot, il m’enlace… tellement fort. Il a passé la nuit avec moi et ma culpabilité. Son corps toujours en parfaite harmonie avec nos positions nocturnes ; à aucun moment il n’a concédé à lâcher un seul centimètre de ma peau.

C’est étrange non ? Ces rencontres que l’on croit sans lendemain, ces personnes qui ne révèlent rien de ce qu’elles ressentent… et l’étonnement que génère leur attachement, de ressentir que l’on compte pour elles plus que ce que l’on imaginait. Le pire est sans doute, de ne pas avoir été attentif, d’avoir vécu les choses avec trop de légèreté et s’apercevoir enfin, que ce sont de ces personnes dont on attend le moins qui nous apporte le plus, avec une réelle sincérité dont on prend enfin honteusement conscience.

4 commentaires:

Olivier Autissier a dit…

C'est beau, c'est fort, c'est bon. J'aime beaucoup.

Dorian Gay a dit…

c'est fort en émotions. j'aime. Contrairement au style d'écriture que j'adopte sur mon blog, le tien est vraiment lourd dans le sens positif du terme :) Amitiés Bloguiennes

Dorian Gay

Seb_Stbg a dit…

Même si tu étais attentif si on veut rien montrer tu ne verras rien ;-)
Tu le vois encore ?

[Nicolas] a dit…

@ Olivier: merci beaucoup Olivier.
@ Dorian G.: Merci c'est très gentil.
@ Seb: ta réflexion n'est pas fausse et si je le vois encore, oui, de manière très amicale, ce qui est ce que nous avions de mieux à faire.