jeudi 7 février 2008

Les Anges

Chaque fois que nous nous quittions à l’aéroport, j’avais l’impression de disparaître. Ce qui est finalement arrivé pour de bon. La dernière fois à L.A. des images si violentes et si perverses m’accompagnaient, qu’elles sont restées pendant très longtemps mon seul point de repère. Elles le sont encore un peu… je crois. En lisant, le premier roman de Bret Easton Ellis « Moins que zéro », je me suis dit que j’ai dû certainement passer à côté de quelque chose là-bas ; pendant 2 ans j’ai dû passé à côté de toi. Encore aujourd’hui, je ne trouve pas de mots à mettre sur ce ressenti. Certains passages de ce livre me semblent si familier : le comportement des personnages, la mentalité, les excès, etc. Puis, j’ai lu ces quelques lignes dans les dernières pages du livre :

Et j’ai rencontré Alana par hasard dans le Beverly Center.
« ça fait longtemps que je t’ai pas vue », je lui ai dit.
« Ouais, j’suis pas beaucoup sortie ces jours derniers. »
« J’ai rencontré quelqu’un qui te connaît. »
« Qui ça ? »
« Evan Dickson. Tu le connais ? »
« Je suis avec lui. »
« Ouais, je sais. C’est ce qu’il m’a dit. »
« Mais il baise avec un autre mec, Derf, qui va en fac à Buckley. »
« Oh ! »
« ouais, oh ! » elle à fait.
« Et alors ? »
« C’est tellement typique. »
« Oui » j’ai fait, « c’est vrai »
« T’as passé un bon moment ici ? »
« Non »
« Dommage »

Vous devez vous demander pourquoi cet extrait ? Parce qu’à mon sens, il révèle en quelque sorte les manques existentiels de notre vie de tous les jours. Les relations rapides et interchangeables, la communication réduite au minimum et à l’état brut : l’essentiel du superficiel. Je crois que c’est ce que j’ai vécu sans vouloir le réaliser. C’est aussi ce à quoi je ne veux pas me résigner mais que je suis contrains, dans une certaine mesure, d’accepter pour ne pas me marginaliser davantage de la société avec laquelle je dois faire que je le veuille ou non. Je pense que j’aurais dû lire Ellis avant mon départ. Peut-être devrais-je aussi, arrêter de dessiner de petites fleurs autour de ma vie en attendant celui qui . . .

[+]Sunset Blvd by nancyfatale

4 commentaires:

DAN a dit…

Des barbelés ou des fleurs... dessiner quelque chose autour de sa vie c'est déjà s'isoler un peu... nan ?

Shams a dit…

TOut est éphémère. Plus rien n'est durable. C'est du consommer sur place et à jeter ensuite. Plus rien n'est vraiment pareil

[Nicolas] a dit…

<> Dan : peut-être...

<> Shams : comment inverser cette tendance ?

Steppen a dit…

Attendre, c'est peut être là le problème.
Vivre sans attendre, c'est en extraire le meilleur. :)